C’est la faute de Roger Stone


Crédit photo : Jenna Schoenefeld / New York Times 
Par Frédéric Perreault, Bloomfield Kooper

Stone : la définition-même de l’influenceur

Opinion politique à part – je répète – opinion politique à part, Roger Stone, personnage qui défraie la manchette depuis quelques jours avec la sortie du film éponyme, est un fin stratège. Un visionnaire sans borne. Un maitre de la manipulation. Un arriviste. Un success-story maker. Bref, le nec-plus-ultra des influenceurs. Influence qui a su impacter, pour le meilleur ou pour le pire, l’histoire avec un grand « H ».

Léger retour en arrière… Pourquoi mettre, dans ce billet, tout opinion politique de côté? Parce que la méthode de Stone, sa façon de faire, peut s’appliquer non-seulement à tous les partis politiques de quelconque côté ou allégeance, mais aussi aux religions, aux produits, au journalisme, à l’éducation, à la discussion entre amis, etc. Et elle fonctionne!

Léger portrait du personnage

À l’âge de 19 ans, Roger Stone est déjà au cœur de la controverse qui bouleversera l’histoire politique américaine : le scandale du Watergate. Le personnage est rémunéré par Nixon et a pour mandat de discréditer ses adversaires.

Filent les années et c’est en tant que conseiller politique de Ronald Reagan qu’il réussi à faire élire le 40e président des USA. Arrive Bush père; même scénario et ce dernier accède à la présidence. Entre temps, à travers sa firme de lobbying, il tire les ficelles auprès de diverses campagnes et appuie certaines dictatures.

Coup de grâce lorsqu’il réussi à oblitérer le Reform Party en diluant le parti, ce toujours à la solde et au profit du Parti républicain. Acteur principal au sein de la campagne de Bush fils, Stone fait déraper l’épisode du « recomptage de la Floride » et on couronne George W. comme nouveau président.

Éternellement dans l’ombre, Stone tire les ficelles des plus grandes corporations internationales et de la politique américaine ce, depuis plus de 40 ans.

Un must en affaires

Chez Bloomfield Kooper, nous observons et analysons déjà depuis plusieurs années les activités du personnage et, avouons-le, nous avons adopté avec succès certaines de ses règles (Rules) à notre modèle d’affaire. Nous le savons tous, il n’y a pas d’amis en affaires et le plus fort, peu importe sa technique, remportera le contrat, l’argent, la notoriété, le pouvoir. C’est pourquoi nos clients nous paient. Point à la ligne.

Non, les méthodes de Stone ne visent systématiquement pas le mal. C’est plutôt l’atteinte d’un but précis pour une organisation donnée, allant du parti politique à l’œuvre de charité du quartier.

Ne vous laissez cependant pas berner, Stone n’est pas l’auteur de ces règles; il a plutôt, à travers son parcours professionnel, amassé, colligé et synthétisé une série de concepts célèbres qu’il a ensuite appliqué et que l’on nomme les Stone’s Rules.

Si ça fonctionne pour le futur président, ça fonctionnera pour vous!

Poursuivant le magnat newyorkais de l’immobilier, Donald Trump, Stone avait vu juste en apercevant en lui un énorme potentiel politique. Après s’être acharné depuis le milieu des années 80, les efforts de Stone ont porté fruit.

Fait à noter, Trump lui-même n’avait aucune aspiration personnelle à se lancer en politique jusqu’à ce qu’il tombe sous le « charme » des techniques du conseiller politique. En effet, si la technique de Stone avait fonctionné sur le coloré personnage, elle fonctionnerait avec brio auprès de la « majorité silencieuse ». The rest is history.

À la lumière de ces informations, pourquoi ne pas employer ces rules afin de gérer une campagne de marketing, de communications ou de publicité? Vous saurez me répondre.

Merci. Ou pas?!

En conclusion, si Donald Trump fut élu, nous ne pouvons que jeter le blâme sur Roger Stone! En espérant toutefois tirer leçon de ses règles et de les utiliser à bon escient.

Les règles (en anglais)

"Unless you can fake sincerity, you'll get nowhere in this business”
"Politics isn't theater. It's performance art. Sometimes, for its own sake."
"Don't order fish at a steakhouse,"
"White shirt + tan face = confidence,"
"Undertakers and chauffeurs are the only people who should be allowed by law to wear black suits."
"Hit it from every angle. Open multiple fronts on your enemy. He must be confused, and feel besieged on every side."
"Always praise 'em before you hit 'em."
"Be bold. The more you tell, the more you sell." (attributed to advertising guru David Ogilvy)
"Losers don't legislate." (from Richard Nixon)
"Admit nothing, deny everything, launch counterattack."
"Nobody ever built a statue to a committee."
"Avoid obviousness."
"Get your carbs from booze, not sweets"
"Never do anything till you're ready to do it."
"Look good = feel good."
"Always keep the advantage.”
“He who speaks first, looses.”
“Attack, attack, attack, never defend.”
“When i hear the word culture, I reach for my gun.”
“Democrats are the party of slavery, Republicans are the party of freedom.”
“Folks want government out of the bedroom and the boardroom.”
“Roy Cohn wasn't gay. He was a man who liked having sex with men.”
“Lay low, play dumb, keep moving.”
“Never turn down the opportunity to have sex or be on TV.” (attributed to Gore Vidal)
“Nothing is on the level.”

Commentaires